Avec son retour au jeu, la saga Carey Price entame un nouveau chapitre. Reviendra à 100%? Carrière comme gardien élite terminée ou non? Veut-il quitter? Veut-il encore jouer à Montréal? Bref, les questions sont nombreuses, mais les réponses sont quasi inexistantes.
Ceci étant dit, même si elles étaient connues, les réponses aux questions ci-hautes ne changent en rien la réalité des choses: Le CH est pogné avec Carey, pour le meilleur et pour le pire!
Pourquoi, demanderez-vous? Examinons les options et vous pourrez tirer la conclusion par vous même. Il y a 5 options légitimes avec le cerbère, allons-y par élimination.
Option #1: L’échanger à une équipe aspirante (s’il est à 100%)
Quelle est la valeur de Carey Price? C’est une question somme toute subjective, mais vous comprendrez qu’un état de santé incertain, à 34 ans, à 10.5M de “cap hit” et avec 4 années restantes à son contrat, sont tous des éléments qui rendent sa valeur pratiquement nulle. On se souviendra que le Kraken de Seattle avait l’opportunité de le repêcher “gratuitement”. 10.5M$, c’est loin d’être gratis, mais vous comprenez le point: aucun retour n’avait à être versé puisque Carey avait été laissé sans protection par le Canadien.
Ainsi, même si le retour se résume à des considération futures, des beaux mots pour dire qu’on vous donnera rien en échange bien souvent, nommez-moi combien d’équipe VEULENT ET PEUVENT se permettre d’avoir Price dans leur alignement? Le verbe “pouvoir” est très important ici. Vous trouverez sans doute quelques directeurs généraux qui souhaiteraient l’avoir (à quelles conditions?), mais la combinaison du vouloir et du pouvoir fait en sorte qu’au final, la réponse à la question est: aucune équipe.
D’abord parce que je doute fortement qu’une équipe veuille prendre une chance avec un gardien de 34 ans, dont la santé est au mieux douteuse, alors qu’il lui reste 4 ans de contrat.
Ensuite, il n’y a aucune équipe présentement avec suffisamment de place sur la masse salariale pour accueillir le lourd contrat de Price. “Oui, mais ils ont juste à retenir une partie du salaire”. D’abord, le maximum possible par la convention, c’est 50% du salaire. C’est aussi là qu’arrive l’argument pour les Canadiens: vous voulez vraiment avoir 5.25M par année sur la masse salariale pour les 4 prochaines années pour un goaler qui joue contre votre équipe?
Ajoutez à ça qu’il a une clause de non-mouvement, donc il décide où il s’en va et les partenaires de danse seront ainsi restreints encore plus.
C’est très possible qu’une équipe soit passée sous mon radar, mais si c’est le cas, avant de m’écrire, faites l’exercice d’aller sur le site capfriendly.com pour examiner la réelle possibilité pour une équipe d’ajouter Price sur leur masse salariale.
Option #2: S’il est blessé à long terme (même après un retour), l’échanger pour sa valeur sur la masse salariale d’une équipe pauvre
Supposons que sa blessure se détériore après son retour et qu’il se retrouve dans une scénario à la Shea Weber, ce n’est pas une option viable. Les équipes comme les Sénateurs, les Coyotes ou autres, ont de l’intérêt pour des contrats qui comptent pour beaucoup sur la masse, ce qui leur permet d’atteindre le plancher salarial, mais qui coûte presque rien en salaire réel à verser aux joueurs. Comme le sympathique et talentueux Max Truman du site danslescoulisses.com l’a déjà mentionné, c’est d’ailleurs ce qui rend le contrat de Shea Weber intéressant. Weber compte pour 7.8M sur la masse salariale pour encore 3 ans, mais ne coûtera que 3M sur les 3 prochaines années en salaire à verser. Dans le cas de Price, le contrat n’est pas construit de la même façon, si bien que l’équipe qui ramasse son contrat aura à payer 31.25M$ dans les 4 prochaines années, en salaire, et ce pour ramasser son poids de 10,5M/an sur la masse salariale.
C’est une option à oublier.
Option #3: Rachat de contrat
Pour les mêmes raisons énumérés plus haut, soit la structure de son contrat, cette option serait très coûteuse à tous les niveaux.
Si le Canadien rachetait le contrat de Carey Price le 15 Juin 2022, voici ce que serait les montants de pénalité sur la masse salariale pour les 8 prochaines années:
10M$, 9M$, 9M$, 9M$, 0.6M, 0.6M, 0.6M, 0.6M.
À cause de la structure du contrat fortement axée sur les bonus à la signature (seulement 2 des 13M$ qui lui sont versés cette année sont en salaire de base), ça rend un rachat de contrat pratiquement aussi coûteux, sur une base comptable, que de le garder. C’est pas peu dire!
Option #4: Le garder pour le mettre sur la liste des blessés à long terme
S’il revient en santé à 100% (il faudra attendre un peu pour valider que le retour est permanent), ce n’est pas une option vraiment viable évidemment. La nature humaine fait en sorte qu’on ne lui souhaite que de la santé, mais la vérité, c’est que ce serait la meilleure option pour le Canadien et leurs nouveaux dirigeants qui tentent de construire une équipe à leur façon sans s’enfarger dans les mauvais contrats de l’administration précédente. Le Canadien devrait évidemment de payer, quoique l’assurance s’en chargerait sûrement, mais au niveau comptable, c’est le meilleur scénario puisque ce dernier se retrouverait sur la liste des blessés à long terme et le Canadien pourrait utilisé l’espace sur la masse salariale.
La seule autre option possible qui en serait une meilleure est que Price prenne sa retraite. Considérant qu’il laisserait sur la table plus de 30M$, il est peu probable que ça se produise.
Option #5: Le garder et le faire jouer
Vous aurez compris (je l’espère) avec les précédentes options, que c’est la seule option réaliste en date d’aujourd’hui. Ainsi, on ne peut que souhaiter qu’il redevienne un gardien élite dans la NHL. C’est un très gros souhait qui ne se réalisera sans doute pas.
Par contre, ça voudra aussi dire que le nouveau DG et son équipe n’auront pas la liberté de bâtir leur équipe comme ils le veulent et devront construire leur équipe en commençant par le goaler, tout comme l’a fait l’administration précédente. Ceci dit, l’administration précédente avait au moins le luxe de dire que Carey allait être à son prime dans le plan de l’organisation. À 34 ans avec une santé douteuse, l’administration en place n’a pas ce luxe.
Kent Hughes a connu une excellente première période des transactions, et j’aime beaucoup ce que je vois jusqu’à présent, donc peut-être réussira-t-il à nous surprendre dans le dossier Carey Price!